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15 ans d'impact de l'inflation sur la rémunération indiciaire des agents de l'Insee

Nombreuses sont les études qui tentent d’estimer les pertes de pouvoir d’achat des agents de la fonction publique. Les différentes sphères (État, hospitalière, territoriale), les nombreuses administrations, les statuts distincts, les divers grades ainsi que les hypothèses retenues, conduisent à des résultats difficiles à comprendre et comparer.

Au moment où plusieurs centrales syndicales appellent le 13 mai 2025 à une mobilisation massive des agents publics à laquelle elle s’associe, la CFE-CGC Insee propose une estimation de la perte du pouvoir d’achat indiciaire des agents fonctionnaires et enquêteurs de l’Insee au cours des 15 dernières années, à partir d’une approche pragmatique et simple. En effet, le point d’indice n’est pas indexé sur l’inflation, parfois élevée sur la période ; il a été réévalué à plusieurs reprises mais insuffisamment pour compenser la perte de pouvoir d’achat du traitement indiciaire des fonctionnaires.

L’originalité de notre démarche tient à la prise en compte des évolutions indiciaires, à partir des grilles de différentes catégories d’agents et de leur grade. En effet, il est souvent soutenu que l’avancement indiciaire mécanique pour de nombreux agents de la fonction publique compenserait les effets de la hausse des prix et justifierait la non indexation du point d’indice à l’inflation. Même si le rôle de ce dispositif indiciaire n’est pas de compenser l’érosion par les prix mais de palier l’absence de revalorisations salariales telles qu’elles ont lieu dans le secteur privé, en tenant compte dans les carrières de l’expérience et de l’expertise, nous avons souhaité y voir plus clair.

Au total, nous estimons que les agents de l’Insee (de bureau et enquêteurs) ont perdu en moyenne 1,5 années de traitement indiciaire brut sur la période 2010-2025, du fait de la non indexation du point d’indice sur l’inflation, en tenant compte de leur avancement mécanique dans les grilles indiciaires. Cette perte représente 9 % de leur traitement indiciaire brut.

Données de cadrage 1 :
◦ Pour un agent de bureau, nous supposons qu’il débute sa carrière au premier indice de son grade en 2010
◦ Avant la mise en place du Nouveau Cadre d’Emploi des Enquêteurs (NCEE) en 2013, les enquêteurs avaient le statut de pigistes. Pour mener l’étude sur la même période 2010-2025, aussi bien pour les enquêteurs que les agents de bureau, nous avons imaginé que le NCEE a été mis en place au 1er janvier 2010 et que l’enquêteur débute sa carrière au premier indice de sa catégorie en 2010.

Données de cadrage 2 : les primes étant fonction d’un grand nombre de paramètres (statut, situation familiale, situation géographique), elles ne sont pas prises en compte. La perte de pouvoir d’achat est donc estimée uniquement sur le traitement indiciaire brut de l’agent.

Données de cadrage 3 : la valeur du point d’indice est corrigée au 1er de chaque mois de janvier, ce qui minimise la perte liée à la non indexation du point d’indice sur l’inflation.

Hypothèse 1 : les grilles indiciaires sont figées sur toute la période d’étude. Pour les agents de bureau, elles correspondent aux grilles actuelles (2024) car nous ne disposons plus des grilles de 2010 ; pour les enquêteurs aux grilles de 2013.

Hypothèse 2 : l’agent ne change pas de grade sur la période considérée.

Indice des prix à la consommation : données sur data.gouv.fr

Point d’indice de la fonction publique : données sur data.gouv.fr

⇒ Il est ainsi possible d’obtenir la valeur du point d’indice de la fonction publique et la valeur qu’il aurait s’il avait suivi l’inflation au premier janvier de chaque année.

Indices majorés 2024 pour chaque catégorie et grade pour les agents de bureau de l’Insee : textes réglementaires

Indices bruts pour les enquêteurs de l’Insee : circulaire NCEE de 2013

Conversion des indices bruts mentionnés dans la circulaire NCEE en indices majorés : décret n°2013-33

Pour chaque grade (agent de bureau) et chaque catégorie (enquêteur), nous avons réalisé un tableau permettant de connaître la perte annuelle sur le traitement indiciaire brut pour la période considérée à partir de la valeur du point d’indice.

Pour chaque grade (agent de bureau) et chaque catégorie (enquêteur), nous avons ainsi évalué la perte sur le traitement indiciaire brut pour la période considérée, le pourcentage que représente cette perte par rapport au traitement indiciaire brut, le nombre d’années de traitement indiciaire brut perdues et la perte du pouvoir d’achat sur la traitement brut indiciaire de 2025.

Pour les agents de l’Insee (fonctionnaires en bureau et enquêteurs) et de façon très homogène, la non indexation systématique du point d’indice sur l’inflation a fait perdre au moins 9 % du traitement indiciaire brut sur la période 2010-2025, en tenant compte de leur avancement mécanique dans les grilles indiciaires. Cette perte représente 1,5 années de traitement indiciaire brut.

Par ailleurs, les agents de l’Insee percevraient un traitement indiciaire brut supérieur d’au moins 17 % en 2025, si la valeur du point avait été indexée sur l’inflation pour la période 2010-2025.

  • Hypothèse 1 : les grilles indiciaires sont figées sur toute la période d’étude. Pour les agents de bureau, elles correspondent aux grilles actuelles (2024) car nous ne disposons plus des grilles de 2010, pour les enquêteurs aux grilles de 2013.

    Nous disposons des grilles indiciaires 2013 et 2024 pour les enquêteurs. Nous avons donc calculé le pourcentage de perte de traitement brut ainsi que le nombre d’années de traitement brut perdues avec les deux grilles indiciaires : nous n’avons pas trouvé de différence notable dans les résultats produits.

Nous en déduisons que les changements de grilles pendant les périodes considérées n’impactent pas de façon notable les résultats.

Hypothèse 2 : l’agent ne change pas de grade (agent de bureau) ou de catégorie (enquêteur).

Nous avons simulé deux cas de figure de changement de grade : un passage du grade de contrôleur 2ème classe au grade de 1ère classe au bout de 6 ans, et un passage du grade d’attaché au grade d’attaché principal au bout de 7 ans. Changement de grade ou pas dans la période considérée, le pourcentage de perte de traitement brut ainsi que le nombre d’années de traitement brut perdues sont identiques

Nous en déduisons que les changements de grade pendant les périodes considérées n’impactent pas de façon notable les résultats.

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